Amitié Tarare - Konakovo

Envol des Sansonnets pour Konakovo

lundi 30 août 1999 par Gael GUBIAN

Vous pouvez écouter les sansonnets interprétant "La limace" du zoo des 16 de A. Ducret enregistré lors d’un concert à Valsonne (69) en 2001 (format mp3, 2141 Ko) ainsi que En casa del tio Vicente et Rossignol qui va en France (format mp3, 4175 Ko).

débarquement du choeur d’enfants à la casquette rouge !

répétition !

Article du journal local Zaria de Konakovo :

Ne seraient les tenues de concert, on ne comprendrait pas, ici, qui est Russe et qui est Français. Partout, ils sont ensemble, mélangés : pour se promener, pour jouer, pour faire des bêtises... parlant leur langage d’oiseau chanteur, se comprenant comme seuls peuvent le faire des enfants, de quelque nationalité qu’ils soient. Et, de plus, ils chantent ! Comme ils ont remarquablement chanté, les Sansonnets et le choeur Kantilena ! Toute une semaine, dans les salles de concert de Konakovo, le chant choral a retenti. Les spectateurs ont apprécié la qualité classique d’une exécution idéale, les voix soignées, le répertoire complexe du choeur Kantilena, de l’école artistique de Konakovo, sous la direction d’Eléna Alexiéevna Rouskix, ils ont été reconnaissants du mélange de spontanéité et d’application, de joie sincère dans la musique et dans le désir de donner du plaisir aux auditeurs des jeunes ‘skvortsof’ (“Sansonnets” comme s’appelle le choeur en français), dirigé par Gérard Troubetzky.

Mais c’est en février que les jeunes chanteurs se sont connus et appréciés, lorsque Kantilena est allée en France, dans la ville de Tarare, près de Lyon. Nos jeunes ont vécu dans des familles de leurs “conscrits”, se sont beaucoup produits, ont visité les environs de la ville, ont visité Paris... et ils ont enchanté tout le monde ! Le maire de la ville de Tarare a parlé de la venue de Kantilena comme d’un évènement culturel majeur de l’année pour sa cité.

Et voilà, en réponse, fin août, la visite des Sansonnets à Konakovo. Seize chanteurs et huit adultes accompagnateurs sont venus chez nous. M Troubetzky est présent sous deux casquettes : comme chef de choeur et comme père de trois jeunes filles. Gérard Troubetzky est déjà venu dans notre ville, 4 ans auparavant, en mai 95, quand a eu lieu le 1er festival international des 50 ans de la Victoire de la fin de la 1ère guerre mondiale. Une très belle chorale représentait la France. Beaucoup de spectateurs d’alors se souviennent de son solo, d’abord par son interprétation pénétrante du célèbre “cloches du soir”, et ensuite parce qu’il portait le nom d’une ancienne lignée de nobles russes.

Gérard Troubetzky, directeur d’une école primaire, aime beaucoup la musique, joue de la guitare. Cet amour de l’art, il le transmet aux enfants même : depuis 2 ans, à raison d’une fois par semaine, s’envolent les Sansonnets -25 jeunes de 7 à 13 ans de différentes écoles de la ville- pour un travail vocal gratuit. M le directeur se sent, pendant ces moments, un homme heureux. Il considère qu’il est très important de donner aux enfants un formation culturelle, de leur apprendre à écouter et comprendre la musique. Il accueille dans son choeur tous les enfants qui le désirent, quelles que soient leurs compétences de chanteur : avec le désir et l’effort mutuel, ça portera ses fruits, le pédagogue en est convaincu... Il a aussi un autre but, plus élevé, celui de relier dans l’amitié ses pupilles avec des enfants d’autres pays, dans la musique. C’est ainsi que les Sansonnets ont déjà voyagé en Allemagne, à Kupingen (l’an prochain, il pense à un voyage en Irlande). Ce 1er voyage à l’étranger du choeur des Sansonnets s’est révélé si réussi que G T a commencé de préparer la sortie en Russie.

“Bien sûr, au début, les parents craignaient de laisser partir leurs jeunes enfants si loin, raconte G, mais, heureusement, Kantilena a dissipé leurs doutes : vos enfants étaient si bien élevés, si gentils, que les papas et mamans français ont été facilement d’accord pour que nous vous rendions visite ! ”

Pour ce voyage, les Sansonnets ont préparé un nouveau programme. Ils y ont inclus quatre chants russes de Gretchaninov, un canon tchèque, des chants allemands et en langue basque. Le noyau du concert étant une “suite française”, composée à partir de 13 chants traditionnels français, spécialement pour les Sansonnets par Damien Argentiéri, issu du conservatoire de Lyon, département jazz. Il est aussi le maître de concert du choeur pendant sa tournée à Konakovo. Et pendant le concert à l’école artistique, nos auditeurs ont pu l’apprécier grandement comme pianiste talentueux quand il a exécuté une oeuvre de Chopin, une improvisation jazz d’après des thèmes de chansons de compositeurs russes et le morceau de Vladimir Kosma : “les feuilles mortes”.

Puis, ensemble, les deux choeurs ont répété et chanté en russe et en français : un poème musical “l’arbre de la vie”, un canon : “l’aligator”, deux chants traditionnels russes : “V sirom barou trapina” et “Zaïgraï maïa valinka”. Dirigés tour à tour par Elena et GT.

Chaque jour de leur séjour à Konakovo a été bien rempli, pour les Sansonnets. Ils ont été reçus par l’administration du département, au centre GRES de Konakovo, à la faïencerie, au centre de repos “Loutch” , au musée ethnologique ; ils ont fait la connaissance de jeunes de leur âge qui travaillent dans les maisons de la culture “le Contemporain” et “Vorovski”.

Ils ont passé remarquablement leur temps à Moscou, où, en plus de leur excursion, les attendaient les élèves de l’école d’éducation au folklore (maison de la culture “Saliout” avec le centre Gorodietz).

Ils ont pris part au grand concert pour les habitants de notre ville, à l’école artistique. Dans ce concert, outre les Sansonnets et Kantilena, participaient les élèves issus du DJS : le joueur de balalaïka Maxime Titov, les pianistes Svetlana Kondraeva et Sergueï Gilkin, le choeur religieux du centre culturel de formation de “Nouvelle Kortcheva”, sous la direction de Iana Kroupenina.

Et partout, nos hôtes ont reçu un accueil cordial.

La veille de leur départ, nous nous sommes entretenus avec Gérard Troubetzky, Gabriel Vartore, l’interprète, et Liliane Brachet, mère de deux jeunes artistes. Je leur ai demandé de me faire part de leurs impressions sur ces vacances russes des Sansonnets (à ce moment, les enfants n’étaient pas avec nous, ils avaient d’autres choses à faire, tous occupés à danser au foyer du palais de la culture Vorovski).

Voici les réponses entendues :

- Ah ! nous sommes tous très impressionnés : un accueil aussi chaleureux ne s’oubliera pas !

- Et aussi ! quelles tables ! Comme nous mangeons, ici !

- Le bania (bain) russe ! c’est le paradis !

- Les grands espaces, ces forêts, le silence, le bon air du bord de la Volga, c’est la vraie Russie !

- Nos enfants se sont tellement liés d’amitié, qu’ils oubliaient qu’ils n’étaient pas chez eux, mais chez des hôtes...

- Pour mes filles, ce sera épouvantable de réaliser qu’on doit reprendre l’avion demain. (C’est Liliane qui parle). Elles m’ont demandé : “Maman, maintenant, elles font partie de notre famille, Tania, et les deux Katia ?” Ici, nous sommes reçus par les Soukhanov et les Tchelgounov ; leurs filles, Tania et Katia, étaient chez nous à Tarare. j’ai pu faire la connaissance de leurs mamans (Galina Nikolaevna et Tatiana Iourevna), et mes filles se sont prises d’amitié avec la jeune soeur de Tania, la petite Katia. Quand nous n’avons pas assez de mots pour échanger, on s’embrasse, tout simplement. Nous sommes devenues comme soeurs...

Puis le jeune Thomas nous a rejoints et nous a avoué qu’il ne voulait pas s’en aller. Il était si bien, ici ! mais le départ de nos invités, de nos amis, il a bien fallu qu’il arrive... Et quand on les a accompagnés, tout le monde pleurait. s’embrassait. On se disait des choses bonnes, des choses qu’on comprenait sans traduction. Dès le bus, tout le monde voulait écrire à ses petits frères et ses petites soeurs de Konakovo ! (Si bien qu’ Eléna Alexiéevna Rouskix a dû travailler aussi comme factrice...)

Et le jeune Thomas, pendant tout le voyage jusqu’à Tcheremitivo (l’aéroport de Moscou), répétait avec insistance, comme pour forcer le destin : “je veux vivre en Russie, je veux vivre en Russie !”

Puis ce furent les contrôles de douane, de passeports, l’annonce de l’embarquement, et le choeur des Sansonnets est encore debout et scande aux douaniers “Konakovo, c’est super, Konakovo, super !”

Merci, petits Sansonnets, merci. bon voyage et revenez nous voir !


Forum

  • > Vacances des Sansonnets à Konakovo
    31 janvier 2008, par Aurélie

    Beaucoup de souvenirs ! Beaucoup d’échange !

    Certaines personnes croient encore que sans la parole on ne peut se faire comprendre, Et pourtant il y a tant d’autre facon de se faire comprendre. Et cet echange, cette amitié qui est née, le prouve bien.

    J’aimerais retournée en arriere et revivre tou ces souvenirs !

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