Amitié Tarare - Konakovo

S’y retrouver parmi tous ces Cosaques !

lundi 17 mars 2008 par GT , Robert C

En juin, des Cosaques débarquent à Tarare...

signification du mot :

en russe : Kazak ; pluriel : Kazaki, en ukrainien : Kozak.

- aventurier ou homme libre

Origines...

une opinion longtemps admise considère les Cosaques comme un ramas d’aventuriers qui se distinguent des autres races slaves par leur esprit d’aventure, et leur langage militaire plein de mots turcs et polonais. Les Cosaques se recrutent en effet parmi les Russes, Polonais, Turcs, Tatars et même Français et Italiens...

mais le fonds primitif de la nation cosaque fut une race slave habitant l’Ukraine et qui se répandit sur les bords du Don, de la Volga et de l’Oural

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léger historique...

Les Cosaques furent des hommes libres qui vagabondaient dans les steppes de l’Ukraine dépeuplées après l’invasion mongole, formellement sous l’autorité du Grand-Duc de Lituanie. Le plus ancien document connu les mentionnant, les désigne comme sentinelles et gardes des convois contre les hordes tatares.

Mais ils deviennent également rapidement pillards à l’occasion, attaquant les convois en accord avec les Tatars : des géographes arabes mentionnent avant le 13ème siècle des corsaires russes autour de la mer Noire.

Les premiers Cosaques s’établissent entre les fleuves Boug et Dniepr sur un territoire appelé "Champs sauvages" sous l’autorité formelle du grand-duc de Lituanie jusqu’en 1569, du roi de Pologne ensuite.

Par la suite les Cosaques formèrent d’autres groupes plus à l’est au fur et à mesure que les nobles, le plus souvent polonais, colonisaient, à partir du XVIe siècle, avec leurs paysans serfs les régions habitées par les Cosaques.

Les Cosaques furent aussi des conquérants ( à partir des fleuves ). Le célèbre tabor (leur ’caravane militaire’ ) faisait fuir les populations paniquées... Un exemple : avec leur ataman ( ou hetman ) Yermak, une petite armée de 800 hommes envahit toute la Sibérie en 1580.

Après l’occupation de l’Ukraine par les souverains de Russie, une partie importante des Cosaques se mit à leur service, n’hésitant pas à exécuter les massacres qu’exigeaient leurs nouveaux maîtres. D’autres essayèrent de garder leur liberté, organisant eux aussi des révoltes contre les tsars. La plus célèbre sera celle de Pougatchev ( tous les visiteurs de la place Rouge se souviennent du lieu de son exécution ).

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on peut toujours essayer de boire la vodka à la cosaque... (po pletcho)

Considérés comme gendarmes du tsarisme, les Cosaques furent persécutés sous l’Union soviétique. La plupart des Cosaques avaient combattu avec les Blancs durant la guerre civile, mais des Cosaques se distinguèrent aussi dans les rangs des bolcheviks. Sous le régime soviétique, les cosaques perdirent leur autonomie et furent intégrés dans les nouvelles circonscriptions administratives. Pendant la seconde guerre mondiale, des unités combattirent du côté allemand, sous le commandement suprême du colonel allemand, devenu ataman von Pannwitz. Il fut pendu ( avec d’autres chefs cosaques de la guerre civile 18/20 ) à Moscou en juin 1947.

Il fallut attendre l’éclatement de l’URSS pour que la culture cosaque reparaisse. Ainsi que son pouvoir politique : Sergueï Charkhaï, un cosaque du Terek n’a-t-il pas conseillé B Eltsine dans l’ascension vers la 1ère guerre en Tchétchénie ?

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Et ne parlons pas de l’Ukraine ! Dont

“le Parlement fonctionne comme une arène où les débats se finissent régulièrement par des échanges de coups de poings, sous les yeux d’une opinion publique de plus en plus lassée. On se croirait au temps de la Sitch, la « république cosaque », l’ancêtre de l’actuelle Ukraine, dé­crite dans Tarass Boulba, le roman de Gogol. Parmi ces paysans-sol­dats, celui qui parlait le plus fort était reconnu chef.”

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une des tribus de la nation cosaque : celle des Zaporogues...

Les Cosaques Zaporogues ( za = au-delà porog = chutes - du Dniepr ) étaient ethniquement essentiellement des habitants du duché de Kiev, des Biélorusses, des Polonais, et des Moldaves ( sans doute même des Tatars ). S’ajoutent des aventuriers attirés par une vie libre et proche de la nature.

Au début les réfugiés essayaient de devenir sinon cultivateurs du moins éleveurs, mais, attaqués par les Tatars qui pillaient leurs récoltes et détruisaient leurs biens, ils se sont rapidement organisés en confréries militaires, vivant de chasse, de pêche et de pillage chez les Tatars, lorsqu’ils ne résidaient pas dans leurs camps retranchés.

Tour à tour alliés ou ennemis de leurs puissants voisins, ils sont les maîtres d’une grande partie des plaines et de la steppe d’Ukraine ( le Zaporoje une ville actuelle en porte le nom ). Ils forment un peuple guerrier, s’organisent en ’république militaire’. Ceux qui possèdent un cheval se nomment ’chevaliers’, comparativement aux ordres de chevalerie d’Europe occidentale.

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Taras Bulba - 300 kg- tuera son propre fils qui a trahi par amour...

Leur camp retranché, leur ’capitale’, appelée la setch, était un immense campement sur une île de Dniepr. Chaque cabane de bois et de terre ( au maximum 400 ) pouvaient contenir 40 cosaques... En été, peu de cosaques y séjournent, mais en hiver, 4000 hommes le gardent. Les autres vivent dans les villages avoisinant ou dans des zimovniki ( habitacles souterrains du mot zimoï : hiver ). La Setch est partagée en 38 koureny ( foyers). Chaque kouren élit son chef ( kourennoï ataman ) et lors d’une assemblée ( Rada ) des koureny ( 2 fois l’an ) on choisit un chef supérieur ( kotchevoï ataman - kotchevat = camper ). Résidant à la Setch, le cosaque est célibataire : aucune femme n’y vit...

Le Cosaque est connu pour son génie militaire : au début, ce sont des fermiers, de piètres cavaliers, mais ils sont de fins stratèges de défense. Ils deviendront d’excellents navigateurs allant jusqu’à Constantinople...

Jusqu’au 16ème siècle dépendant de la Lituanie, le Zaporoje passe sous domination polonaise. Le roi de Pologne décide de les enregistrer contre un don de propriété de leur terre - qui officiellement appartenait au roi - et contre un service militaire. Les Cosaques non-enregistrés devenaient serfs des starostes ( nobles polonais ). Ce qui donne lieu à de nombreuses révoltes. Par extension, au milieu du 17ème siècle, presque tous les Ukrainiens se diront cosaques pour participer à la révolte contre le servage polonais.

après les cosaques d’Ukraine, des cosaques russes : les cosaques du Don

Avec les Cosaques d’Oural et ceux du Terek ( dans les plaines de Tchétchénie ), ils font partie de l’expansion des Cosaques Zaporogues au début du XVIe siècle.

Le statut de cosaque lui reconnaît une nationalité à part entière, un système politique, une culture, également une langue propres.

En tant qu’hommes libres, les cosaques du Don avaient la réputation d’être incontrôlables : ils n’obéissent qu’à leur ataman. Une solide réputation de soldats aussi ( traversée des Alpes pendant la guerre contre Napoléon, sauvagerie contre les Prussiens...).

Les Cosaques russes ont joué un rôle important pendant l’expansion de la Russie en Sibérie, au Caucase et en Asie centrale du XVIe au XIXe siècles. Parmi les fameux conquérants : Pojarkov dans l’île de Sakhaline, Dejnev en Tchoukotka et Atlassov en Kamtchtka, tout ceci au 17ème siècle.

Ils étaient aussi des guides appréciés pour la plupart des expéditions russes de géographes, de commerçants, d’explorateurs et d’arpenteurs civils.

( sources : Wikipedia, Gogol (Taras Bulba) et, entre autres, un site joliment illustré :

cosaques-emchane.skynetblogs.be )

en résumé...

- paysans et conquérants

nation en ’différentes colonies’

libres et gardiens de la Russie des Tsars

profondément orthodoxes ( opposés aux Tatars ou aux Caucasiens musulmans )

rebelles et sanguinaires

tout ça, c’est de l’histoire...

- ajoutons une inquiétude contemporaine :

A Petersburg, le chef de la police, le général Viktor Vlasov, envisage de créer des patrouilles de Cosaques dans l’ancienne capitale russe. Il table sur la réputation de férocité de ces cavaliers émérites pour nettoyer parcs et rues des délinquants et des mafieux. Ces gardes seront payés par la police mais devront fournir leur propre monture. Armés de la nagaika, leur fouet légendaire, ils sont déjà à l’oeuvre dans l’un des plus grands marchés de la ville. Les défenseurs des droits de l’homme s’inquiètent. Ils rappellent les "tendances racistes et autocratiques" des Cosaques, utilisés par les tsars pour mater des peuples comme les Tchétchènes et les Tatars.

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- Mais retournons au folklore...

...nos cosaques à nous se contenteront de chanter ( et pourquoi pas danser le Kasatchok ?

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En attendant, on peut relire ( ou entendre Léo Ferré dans ) l’extrait d’Apollinaire (la chanson du mal aimé) :

Je suis fidèle comme un dogue

Au maître le lierre au tronc

Et les Cosaques Zaporogues

Ivrognes pieux et larrons

Aux steppes et au décalogue

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Portez comme un joug le Croissant

Qu’interrogent les astrologues

Je suis le Sultan tout-puissant

Ô mes Cosaques Zaporogues

Votre Seigneur éblouissant

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Devenez mes sujets fidèles

Leur avait écrit le Sultan

Ils rirent à cette nouvelle

Et répondirent à l’instant

À la lueur d’une chandelle

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- RÉPONSE DES COSAQUES ZAPOROGUES AU SULTAN DE CONSTANTINOPLE -

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Plus criminel que Barrabas

Cornu comme les mauvais anges

Quel Belzébuth es-tu là-bas

Nourri d’immondice et de fange

Nous n’irons pas à tes sabbats

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Poisson pourri de Salonique

Long collier des sommeils affreux

D’yeux arrachés à coup de pique

Ta mère fit un pet foireux

Et tu naquis de sa colique

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Bourreau de Podolie Amant

Des plaies des ulcères des croûtes

Groin de cochon cul de jument

Tes richesses garde-les toutes

Pour payer tes médicaments