méditations

le temps - pagoda

le 17- Surprise, ce matin ! Après ces quelques jours de douceur, la Volga a changé d’apparat ! plus de glace ! les pêcheurs ont définitivement rangé leur vilebrequin. L’eau a repris le dessus...

Autre surprise, cet après-midi : le soleil s’est caché derrière de menaçants nuages noirs... et voici la neige ! Enfin ! je vois tomber la neige pour la 1ère fois en cet hiver exceptionnellement doux. Non, la neige n’est pas Arlésienne.

le 19- Avec le froid ( -10 ce matin ) l hiver est revenu... on a remonté le temps de 3 mois de douceur. A Moscou pour affaire : еn quelques minutes la ville est recouverte de 10 cm de neige. Et, pour les piétons et les automobilistes, les difficultés de se déplacer. Rentrés sans encombre, on apprendra qu’il y a eu dans la capitale, quelque 120 "avaries" - accidents.

le 20- Belle ballade matinale ce matin : aujourd’hui, toute la lumière vient du sol enneigé ( cette couverture blanche permet par ailleurs de marcher d’un pas assuré, malgré la glace en-dessous ). Le froid retient dans le ciel une autre neige sombre...

le temps - vriemia

ce 21 mars - le soleil a passé le point vernal ! moi qui suis du signe du poisson... je frétille.

En réalité, est-ce moi qui frétille ? Je suis doublement "géocentrique", je le fais tourner autour de moi !

 le ? 1/ le soleil 2/ ...

restauration rapide

La pollution des Mac Do et autres Chik Haus... fait des ravages ! Baste pour ces fast-food implantés près d’une pompe à essence - après tout, son odeur peut se marier avec celle de la graille. Dans les beaux coins des villes, comme chez nous, c est plus choquant.

Mais, il y a des havres de cuisine russe ! Entre les "быстро" ( comme je regrette la disparition des Ruskoe Bistro ! faut dire qu’avec 5 clients pour 10 serveurs..) et les restaurants chics, il y a ces Mu Mu et ces Iolki Palki : décorations d’isbas et télègues (buffet) de salades soupes et autres, à volonté pour 7 € environ.

Reste pourtant une pollution anglo-saxonne, dans ces havres de vie russe... sauf... si l’on a la chance d’être sourd.

égalité

Dans la crasse de la Raspoutitsa, mélange de boues et de poussières, toutes les voitures semblent au bout du rouleau... et des plus luxueuses !

Comme tous les Russes sous trop de vodka... et des plus oligarques !

inégalité

Sur cette très importante nationale Moscou-St Petersbourg, mieux vaut respecter les limitations de vitesse ! On traverse tant de villages... Mais les camions sont-ils hors-la-loi : ils re-doublent alors allégrement les voitures ! Les policiers manquent peut-être de place pour les arrêter...

églises

jeu des différences :

outre les beffrois-clochers et les croix et l’iconostase, et l’orientation ( et la barbe des popes...) :

chez nous, des vitraux, ici, ce sont les murs qui racontent les histoires saintes...

chez nous, des sièges, et chacun de rester à sa place pendant l’office. Ici déplacements libres...

douce France, dure Russie !

D’un extrême à l’autre... en un instant, en Mig !

1/ souviens-toi, il y a 10 ans, le piéton n existait pas. Tous les droits aux voitures, surtout aux plus grosses... Aujourd’hui, des passages protégés partout, et même difficiles parfois à repérer : le panneau qui l’indique peut être, dans ces larges avenues, à la limite du champ de vision... et pas souvent de marquage au sol. Mais ils sont respectés a 120% !

2/ impossible de boire une vodka, ni une bière, si tu es de voyage. Chaque russe, même le plus versé dans l’écluse, te fera la morale : "Нелзя ! Il ne faut pas ! Ne pas boire, tu vas conduire, ou alors, tu prends un taxi, ou tu attends demain pour rentrer en voiture ! Allez ! je t’invite"...

aventurier

Promenade matinale. Un rituel que j’ai emmené avec moi.

Qu’il est surprenant comme on se sent "une âme d’enfant" dans un milieu inconnu !

On s’aventure dans le bois, on suit une трапина - trapina gelée (sentier), que l’on perd vite, on hésite, cherche ses directions, pour enfin se guider à la vue du chemin retrouvé... Et le lendemain, on se rend compte qu’on a fait, la veille... "le tour de la maison !" Pourtant, les distances trompeuses en terrain plat... la crainte ( oh ! si limitée ! ) de se perdre... les réminiscences de contes enfantins qui nous font chercher un loup ou, de préférence, une biche (aucun espoir de rencontrer un ours !)...

et j’étais, hier, un "aventurier" !

leçon d’humilité

Faut lire les écrivains russes ! Il paraît qu’il n’y a pas mieux pour connaître l’âme humaine - je redécouvre Dostoïevsky : je le lis, et je le vis...

Dans la распутица - raspoutitsa (les mauvaises routes au dégel), un quartier sordide d’une petite ville sordide... je n’ai fait que circuler quand j’ai vu un poivrot tomber dans la boue. Un homme - aussi simple que lui - l’a aidé... sans répugnance, semble-t-il. Son regard m’a ému ( le poivrot, je ne l’ai vu que de dos ) : compatissant, tout au plus un peu blasé...

Ça me ramène à moi... moi, le "voyeur" de cette pauvreté répugnante, bien protégé dans mon "auto-matrice", je me sens important, dans ce coin de Russie : je ne suis pas d’ici, je viens de loin et j’y retournerai, je ne partage pas le quotidien de cette misère ( ni de la richesse adjacente, d’ailleurs...)

Mais aux yeux de Dieu, pardon, aux yeux de l’homme humaniste, il n’y a pas de valeur plus grande chez moi que chez ce poivrot ! J’en suis sûr ! Par contre, quelle beauté chez ce "samaritain de Redkino" !

Les "importants", comme je me crois, comme on considère les puissants, c’est du vent, ça disparaît.. Resteront les poètes, les artistes, les secouristes du prochain, sincères messagers du Beau...